L’ostéoporose est une pathologie silencieuse. Les apports alimentaires en calcium sont contrairement à ce que l’on imagine généralement insuffisants. L’enquête menée par l’équipe du Pr Fardellone sur 2631 femmes le confirme.
Enquête épidémiologique transversale
Apport de calcium et risque d’ostéoporose et de fractures chez les femmes françaises. Revue du rhumatisme 2010; vol 77 (2) :182-187.
Patrice Fardellone a, , François-Emery Cotté b, Christian Roux c, Éric Lespessailles d, Florence Mercier e, Anne-Françoise Gaudin f
a Inserm ERI 12, service de rhumatologie, centre hospitalier universitaire Nord, place Victor-Pauchet, 80054 Amiens cedex 01, France
b CERMES, IFR69, Inserm U750, Institut national de la santé et de la recherche médicale, Villejuif, France
c Service de rhumatologie, hôpital Cochin, université Paris-Descartes, Paris, France
d Service de rhumatologie, centre hospitalier universitaire, Orléans, France
e STAT-PROCESS, Port-Mort, France
f Laboratoire GlaxoSmithKline, Marly-le-Roi, France
Résumé
Objectifs
Évaluer la consommation de calcium alimentaire chez les femmes postménopausées de plus de 45 ans et comparer cette consommation en fonction du diagnostic d’ostéoporose et des antécédents de fractures.
Méthodes
Une enquête épidémiologique transversale sur l’ostéoporose chez les femmes postménopausées de plus de 45 ans en population générale a été menée en utilisant une méthode d’échantillonnage aléatoire stratifié et d’interviews en face à face. Les informations collectées portaient sur le diagnostic d’ostéoporose, les antécédents de fractures et les facteurs de risque. Les données sur la consommation de calcium alimentaire ont été recueillies au moyen d’un questionnaire validé.
Résultats
Deux mille six cent trente et une femmes (âge moyen : 67,9±10,0 ans) ont été recensées. Deux cent cinquante-quatre (9,7 %) avaient reçu un diagnostic d’ostéoporose par densitométrie osseuse, parmi lesquelles 154 (45,3 %) mentionnaient au moins une fracture antérieure. La consommation totale de calcium alimentaire quotidienne était de 754mg/jour, les produits laitiers (lait, fromage et autres) étant la source principale. Globalement, 37,2 % de l’échantillon consommaient moins de 600mg/jour et 20,1 % plus de 1000mg/jour. La proportion de femmes consommant moins de 600mg/jour augmentait avec l’âge (p =0,0028). Aucune différence significative dans la consommation moyenne quotidienne de calcium n’a été observée entre des femmes avec ou sans diagnostic d’ostéoporose ou avec ou sans fractures.
Conclusions
La consommation de calcium alimentaire dans cette population est bien en dessous de celle recommandée par les directives nationales actuelles (≥1500mg/jour), notamment chez les femmes présentant le plus de risques de fractures, comme celles avec un diagnostic d’ostéoporose ou appartenant aux classes d’âge plus élevées. La consommation ne semble pas être influencée par le diagnostic d’ostéoporose ou des antécédents de fracture.