Il s’agit d’une enquête nationale à partir d’un échantillon de 359 personnes de plus de 70 ans (moyenne 77 ans), dont 80,1 % de femmes, recrutées auprès de 26 rhumatologues libéraux en France d’avril 2011 à septembre 2011.
Les résultats sont en accord avec les études nationales récentes :
Pour les apports calciques :
- L’apport calcique alimentaire journalier des français dans cette enquête est en moyenne de 844 mg (pour 754 mg /j dans l’étude 2010 du professeur P Fardelonne)
- Ces apports bien que non négligeables, sont insuffisants pour couvrir les ANJ (apports naturels journaliers) évalués dans cette population en Europe à 1200 mg et 1500 mg aux USA
- 80,8 % des participants de l’étude sont concernés par cette insuffisance d’apport calcique
Certaines données confirment des déficiences de prise en charge dans ce domaine, même en rhumatologie :
- 47,6 % des personnes déficitaires n’ont pas recours à une supplémentation alimentaire
- 33,1 % de ces déficitaires n’auront pas ou ne voudront pas de prescription
Pour la vitamine D :
- 50,7 % des personnes interrogées n’ont jamais eu de dosage de 25OH vitamine D3 + D2 permettant d’évaluer leur statut vitaminique.
On sait que 78 % des français sont déficitaires en vitamine D en fin d’hiver et sont en moins bonne santé générale que les personnes à statut vitaminique D normal > 75 nmol/l ou 30 ng/ml. La vitamine D se comportant dans le corps humain comme une pro-hormone à effet systémique multiorganique.
Pour l’ostéodensitométrie :
- 40,7 % des séniors interrogés n’ont jamais eu de bilan ostéodensitométrique.
Bien que remboursé sous conditions restrictives, cet examen peut être proposé hors remboursement des organismes sociaux, sachant qu’un faisceau de présomption ne fait pas obligatoirement une maladie mais que l’inverse est vrai aussi en médecine.
Au terme de cette étude, il apparaît que nos pratiques sont perfectibles selon le principe de la formation professionnelle continue (roue de Deming) pour les prescripteurs mais aussi les patients concernés mais qui ne le ressentent pas dans cette pathologie invisible avant fracture. Mais également cette enquête montre qu’il ne faut pas donner du calcium à 100 % de nos patients mais uniquement à ceux qui en ont besoin (80 % quand même), à un dosage raisonnable en moyenne de 500 mg/j associé à des doses physiologiques de vitamine D (800 UI jour).
En pratique, on peut proposer de surveiller nos patients à chaque consultation par la mesure précise de la taille staturale (vertex ou front, et noter l’horaire), réaliser une enquête alimentaire annuelle et un dosage sanguin de 25OHvitamineD3+D2 en fin d’hiver, proposer une primo-DXA avant 70 ans ou beaucoup plus tôt en fonction des facteurs de risque recherchés (FRAX) et éventuellement des marqueurs sériques du remodelage osseux. L’état de sénilité cutané devrait être prise en compte dans le cadre d’un déficit en vitamine D, de même que la baisse des capacités absorptives de la muqueuse intestinale chez les seniors. « Il ne suffit pas d‘apporter, il faut absorber » !
Un prébiotique des probiotiques comme l’inuline extraite de la racine de chicorée permet de maintenir et même améliorer la qualité de la muqueuse intestinale favorisant le passage de la barrière intestinale par les nutriments ce qui éviterait la réaction hyper parathyroïdienne de l’organisme sénescent.
SIM Labrha